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Vincent Hauuy

Bonjour, Vincent Hauuy, comment allez-vous ?

 

En pleine forme. Je suis en pleine élaboration de mon prochain roman. C’est le moment que je préfère. L’imagination tourne à plein régime, j’élabore un plan que ne je respecterai pas (les personnages vont se rebeller), mais cela me donne une illusion de contrôle.

 

Vous en 4 mots ça donnerait quoi ?

 

Angoissé, épicurien, rêveur, gentil.

 

Parlez-nous de vos deux livres à suspens « le brasier » et « le tricycle rouge ». Où avez-vous trouvé l’inspiration pour ce livre ?

 

Pour le Tricycle Rouge, c’est la réunion de deux éléments qui ne quittaient pas mon esprit. L’un étant la scène du prologue, l’autre le personnage de Noah Wallace, qui me poussait à le faire naître sur papier.

Pour le Brasier, c’est différent, c’est une extension du Tricycle Rouge. Il appartient au même univers. En revanche, j’en ai profité pour écrire sur un sujet qui me tenait à cœur, mais je ne peux pas en parler sans trop en révéler.

 

Le syndrome de la page blanche on connaît ou pas ?

 

Pour l’instant, je n’ai jamais connu. Je croise les doigts. J’avance à un rythme de 1000 mots par jour, et j’écris sans me poser de questions. Après, la production quotidienne peut être inégale, mais le texte sera retravaillé une fois le premier jet fini.

 

Imaginez que vous écriviez un livre à 10 mains. À qui elles appartiendraient ces 10 mains ?

 

Stephen King, G.R.R Martin, J.K Rowling, Muriel Barbery et… les miennes.

 

Le livre que vous pourriez lire encore une fois

 

Il y en a plusieurs, mais celui que j’aime revisiter c’est « L’élégance du hérisson » de Muriel Barbery. Il y a un tel foisonnement et de telles fulgurances que je m’y replonge toujours avec un grand plaisir.

 

Au contraire celui que vous ne pouvez plus relire encore une fois

 

Simetierre de Stephen King. La raison est simple. Lorsque je l’ai lu, je n’étais pas encore père. Le sujet traite de la perte d’un enfant de deux ans, écrasé par un camion et comment le père doit faire face à cette horreur. C’est le roman le plus sombre qu’il ait écrit (à mon avis).

 

Noir ou blanc ?

Gris, je déteste le manichéisme. Dans mes romans personne n’est vraiment « gentil » et les « méchants » ont toujours des circonstances atténuantes. L’absolu me fait peur, autant que les extrêmes.

 

Si je ne me suis pas trompée, vous êtes game designer free-lance, c’est une passion plus qu’un métier ou pas ?

 

C’est ce qu’on appelle un métier passion. J’ai exercé pendant de longues années, mais sans jamais ressentir la pénibilité du travail.

 

À part l’imagination quelle est la grande différence entre game designer et auteur ?

 

Le métier de concepteur de jeu fait appel à la logique. On élabore des règles de jeu, on calcule, on implémente des variables, on s’assure de la clarté des interfaces et des contrôles, de la diversité et de l’intensité des challenges. C’est très vaste. Surtout dans le jeu vidéo qui tend à spécialiser le métier. Concepteur de système, concepteur narratif, concepteur de monétisation, concepteur de combat…

À cela s’ajoute le travail en équipe. Le game designer se retrouve au confluent des autres disciplines et il assure un travail de documentation.

En écrivant un roman, je suis seul.

 

Si un mauvais génie vous enlevez le fait d'être auteur et game designer quelle autre forme d'art choisiriez-vous?

La musique. J’ai été batteur pendant longtemps, je fais aussi de la composition sur ordinateur. J’ai voulu en faire mon métier vers mes 18 ans et intégrer une école, mais j’ai choisi finalement un cursus plus classique.

 

Rêve ou réalité ?

 

Le rêve qui devient réalité. C’est un peu ce qui arrive lorsqu’on écrit un roman et qu’on le voit vivre dans les mains de ses lecteurs. Le succès du Tricycle Rouge m’a conforté dans l’idée que je devais me focaliser sur l’écriture en premier lieu.

 

Si votre vie était un titre de roman, ça serait quoi ?

 

Les tribulations d’un rêveur hypocondriaque. Car le revers de l’imagination, c’est la peur.

 

Les pieds sur terre ou la tête dans les étoiles ?

 

Vu ce que j’ai répondu juste au-dessus, je pense qu’on peut presque le deviner.

Je suis un rêveur. Allez, il serait plus juste de dire que je suis un rêveur contrarié par ses retours obligés à la réalité.

 

De tous les livres que vous avez écrit lequel est le plus abouti le plus réussi ?

Je pense que c’est « Le Brasier » en écrivant le Tricycle Rouge, j’y ai mis tout mon cœur et mon savoir-faire, mais je pense avoir gagné en profondeur avec mon second opus.

 

Vincent Hauuy en mode écriture de romans d’amour genre les feux de l’amour, c’est envisageable ou même pas en rêve ?

 

On dit toujours qu’il ne faut jamais dire « Fontaine je ne boirai pas de ton eau », mais dans ce cas précis je donnerai tort à l’adage.

Non. J’aime écrire ce que lis et donc je serais bien incapable d’écrire de la romance.

 

En tant qu’auteur, comment vous voyez le monde dans lequel vous vivez ?

 

Avec, je l’espère, le plus d’acuité, d’objectivité et de recul possible. Je ne porte jamais de jugements hâtifs. J’essaie de noter, d’observer.

Cela peut être des gens, des conversations, des sujets d’actualité, des publications scientifiques ou des détails insolites.

 

De quoi parlera votre prochain livre ?

 

D’une femme qui doit se reconstruire après avoir survécu à une fusillade. Elle décide de quitter la grande ville et s’installe dans la campagne avec son mari pour s’isoler et se ressourcer. C’est un thriller donc, il va falloir s’attendre à ce que la retraite ne se passe pas comme prévu.

 

Le bonheur il est où, quand, comment et avec qui ?

 

En ce qui me concerne, partout dans le monde (avec une préférence pour les lieux ensoleillés), en tout le temps, avec ma famille.

 

Vincent je vous laisse le mot de la fin pour clore cette interview.

 

J’en profite pour remercier mes lecteurs et leur annoncer que j’ai encore beaucoup à leur faire découvrir et que mon prochain opus risquera de les surprendre. Et d’un point de vue plus global, je veux aussi remercier l’ensemble des personnes qui lisent, quel que soit le genre (polar, romance, fantasy, jeunesse, littérature blanche…), sans elles, nous n’existons pas.

 

 

Merci beaucoup et belle continuation.

 

Crédit photo : Anne sophie hauuy

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