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Rencontre avec Florian Eglin, auteur de Représailles

Bonjour Florian Eglin, comment allez-vous ? C’est une belle période, je vais bien, j’espère que vous aussi !

Nouveau livre, «Représailles », alors heureux ? Très ! C’est un projet de longue haleine dont j’ai commencé l’écriture en été 2016. Parvenir au manuscrit final fut un long processus. Nombreuses réécritures, une fin complètement modifiée, un sacré paquet de coupures (environ 120 pages de moins par rapport au premier jet)... Je suis content que le livre soit enfin édité et de voir qu’il reçoit un bel accueil.

Parlez-nous du livre comment est-il né, d’où est venue l’inspiration ? Il est justement né au cours de vacances en Italie et en Corse. À un moment donné dans le texte, on trouve d’ailleurs le récit d’une après-midi que nous avons passée en famille à Forte dei Marmi, en Toscane. Pour l’inspiration première, elle vient de la route. C’est un été au cours duquel j’ai beaucoup conduit. L’impulsion initiale vient de là. Et des paysages corses.

Avec ces nombreux livres à votre actif, quel est le petit plus de ce livre-ci comparé aux autres ? C’est le premier livre profondément, mûrement réfléchi. Jusqu’à présent, j’avais vraiment écrit comme ça venait. Avec Solal Aronowicz, il y avait ce flot évident qui me traversait. Pour « Représailles », le processus de création est beaucoup plus pensé. En particulier pour la construction du texte. Pour la première fois, j’ai vraiment cherché à créer une véritable architecture.

Est-ce que vous vous êtes dit un jour j’arrête tout je fais une reconversion professionnelle ? Étant donné que je ne suis pas écrivain professionnel, la reconversion, ce serait justement de vivre de l’écriture et de devenir une sorte de croisement entre Jim Harrison, Stephen King et Chrétien de Troyes. Malheureusement, quelque part, je sens bien que ce fabuleux projet est voué à l’échec, voire à l’avortement. Plus prosaïquement, mais de manière tout aussi peu réaliste, à la fin d’une journée d’enseignement, il m’arrive fréquemment de rêver à une carrière à la fois fructueuse et violente dans le MMA (les arts martiaux mixtes). Mais, à part Jean-Yves Dubath, qui est à même de comprendre cela ?

Pourquoi écrire sur la Corse et sa violence ? ça craint des vacances là-bas non ? Ahah. Très honnêtement, je ne vois pas d’où viennent ces clichés sur la Corse, sinon de l’album d’Astérix qui s’y déroule (et auquel je me suis permis un clin d’œil que PERSONNE n’a relevé). C’est une région magnifique, la mer est superbe, les gens très accueillants. Je recommande !

L’histoire de ces «Représailles » est réelle ou elle n’est que pure fiction ? Mon avocat me recommande de ne pas répondre à cette question. Je ne dirai qu’une chose : le couteau dont il est question existe et il coupe (vachement) bien.

Imaginons un livre à 4 mains avec un auteur de thrillers international. Moi je vous imagine avec Franck Thilliez. Et vous ? Comme une collègue me le faisait remarquer délicatement il y a peu, je tape au clavier comme un attardé. Les grands jours, quand je suis au top, j’arrive à utiliser trois doigts. Donc, pour moi, avant d’écrire à quatre mains, il faudrait déjà que j’y parvienne avec deux.

Quelles sont vos influences littéraires ? Légendes, contes, sagas, tous ces vieux textes, et un paquet de bandes dessinées, c’est ce qui me parle. Autrement, j’aime bien les figures emblématiques de la littérature de genre qui sont reprises pour leur donner un souffle nouveau, ou les transposer. Dans Représailles, des auteurs comme Djian ou Auster sont mentionnés. Ils m’ont marqué au début de l’âge adulte, mais plutôt pour l’image (ce mirage terriblement trompeur) de l’écrivain qu’ils ont imprimée en moi.

Quel est le livre que vous pourriez lire une énième fois ? À part pour le travail, je n’ai presque jamais relu de livre. C’est à se demander pourquoi ma bibliothèque compte plusieurs milliers de volumes. Le livre a aussi quelque chose d’obsessionnel.

Avec ce semi confinement, est-ce qu’on a plus ou moins d’inspiration pour écrire des livres ? J’écris bien moins que d’habitude, c’est une période creuse, mais c’est surtout parce que je suis entre deux projets. Je n’ai pas encore attaqué du lourd (mais ça se profile...).

Le livre que vous lisez actuellement s’intitule … Je suis en train de lire L’Obscur, de Philippe Testa. Nous devions faire une sortie commune de nos livres, ce fut repoussé, mais nous nous retrouverons à Morges pour une table ronde.

Le prochain livre de Florian Eglin parlera de … ? De MMA. Je suis en train d’écrire une suite à « En pleine lumière », un récit qui se passe dans le milieu du combat libre et qui est sorti en janvier 2019 chez BSN press (yeah).

On se donne rendez-vous dans 10 ans dans le monde littéraire cap ou pas cap ? Sous une forme ou une autre, je serai là !

Un grand merci pour cette interview et belle continuation littéraire. Merci à vous !

 

 

 

 

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