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Matthieu Corpataux nous présente son recueil de poèmes

Bonjour Matthieu, comment allez-vous ? Bonjour, je vais plutôt bien, merci ! J’espère que vous aussi. Et merci pour l’invitation.

Racontez-nous votre parcours professionnel Je suis assistant à l’université de Fribourg en littérature française, c’est-à-dire que j’enseigne en Bachelor et je prépare une thèse de doctorat sur la typographie dans la poésie. Je suis également éditeur – de la revue littéraire L’Épître que j’ai lancée il y a maintenant presque huit ans et de la maison d’édition des Presses littéraires de Fribourg, créée en 2014. Je suis également impliqué dans de nombreux projets culturels en Suisse romande, dans le domaine du théâtre ou de la littérature. Notamment le Salon du livre romand, qui s’appelle désormais Textures (textures.ch) dont j’ai repris la direction cette année.

Parlez-nous de votre recueil poétique. Comment est-il né ? Ce recueil Sucres s’est construit lentement ! J’écris depuis l’adolescence mais je n’avais jamais eu de projet de publication suffisamment convaincant à mes yeux pour le proposer à une maison d’édition. Le déclic a eu lieu lorsque j’habitais à Paris, pour un semestre à la Sorbonne. J’avais plus de temps qu’ici et je me nourrissais sans m’arrêter de littérature, de théâtre, d’expos… J’ai écrit énormément et j’ai enlevé énormément. Je voulais qu’il ne reste que l’essentiel.

Pourquoi vous lancer dans ce genre littéraire-là et pas un thriller ? Je ne suis pas sûr de l’avoir choisi. J’ai beaucoup expérimenté de formes et de genres différentes avant de trouver ce qui me convenait. Et je n’ai aucune imagination ! Difficile dans ces conditions de créer une fiction. Et puis la poésie est plus concentrée, plus condensée, elle permet de faire vivre beaucoup d’idées et d’images en peu de mots.

Si je vous dis : « le bon Dieu, un faiseur de beaux poèmes ». Que vous inspire cette phrase ? Que le romantisme de Victor Hugo a fait son temps ! Plus sérieusement, je ne suis pas du tout croyant, et que les seuls faiseurs de poèmes, beaux ou non, sont bien humains.

Pourquoi avoir intitulé votre recueil poétique comme ça ? Sucres a une ambivalence qui m’intéresse : le sucre est doux, agréable, plaisant ; mais il peut être aussi très agressif, addictif. Tout est une question de dosage. Comme la poésie.

Parlons un peu de vous et de vos goûts littéraires Je vais vous faire une confidence : les longues narrations m’ennuient assez vite. J’ai besoin d’un récit efficace, ramassé avec de l’originalité dans la langue, des images surprenantes. J’ai aussi besoin de me sentir actif dans la lecture, de participer à la construction de l’imaginaire poétique qui se déploie par les mots. Je ne veux pas qu’on m’explique tout de a à z en me prenant par la main et me livrant des évidences. Donc je lis principalement des genres moins dominants comme la poésie, le théâtre, les récits qui explorent de nouvelles possibilités narratives. De par mes différentes fonctions, je lis tout de même pas mal de romans – mais je privilégie plutôt des écrivaines et des écrivains vivants. Et si possible publiés en Suisse. Il y a tellement de bonnes plumes méconnues ici. Parmi les classiques, je dois quand même citer Apollinaire, Mallarmé, Jean-Patrick Manchette, Raymond Carver, Fritz Zorn…

Le premier livre que vous ayez eu dans les mains, vous vous souvenez comment il s’appelait ? Sûrement des BD, Astérix, Titeuf ou Garfield. Je me rappelle aussi de la collection Bibliothèque rose. Mais surtout Roald Dahl, je connaissais presque par cœur Charlie et la Chocolaterie. 

Votre livre de chevet en ce moment ? Je ne lis presque pas dans mon lit même s’il y a toujours un Raymond Carver pas très loin. Mais sur mon bureau il y a une pile de livres en permanence : entre les livres pour ma thèse ou mes cours, des manuscrits en attente, les livres que je dois lire pour certains prix dans lesquels je suis juré… Et puis, en ce moment, le dernier recueil de Cécile Coulon, noir volcan.

Le livre que vous emporteriez sur une île déserte Question difficile ! C’est le croisement de tous les livres que j’ai lus qui me fait aimer la littérature. Il faudrait une œuvre complexe, un peu longue, qui ne s’épuise pas facilement : disons Les Bienveillantes de Jonathan Littell.

Le prochain recueil de poèmes, il sera sur quel sujet ? Sur des banalités qui font échos à l’immensité.

On se donne rendez-vous dans 10 ans avec un nouveau recueil de poèmes cap ou pas ? J’espère avant !

Matthieu Corpataux merci infiniment pour cette interview et belle continuation littéraire Merci à vous !

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