Le Sutra des Damnés d'Alexandre Sadeghi
Bonjour Alexandre, parlez-nous de votre nouveau livre. Quelle est son histoire, son début etc etc ?
Le Sutra des Damnés est mon premier roman policier ! Le livre s’ouvre sur la découverte du cadavre d’un professeur de l’EPFL, planté cent-huit fois avec un burin chauffé au rouge. Kong Ling, une inspectrice chevronnée d’origine chinoise, se charge à contrecœur de l’enquête, tourmentée par des souvenirs douloureux de son passé et le décès récent de son compagnon.
Assistée par le jeune appointé Braga, elle découvrira que le mode opératoire de ce meurtre, ainsi que d’autres, sont liés à la mythologie bouddhiste, en particulier la dimension infernale du Naraka. C’est ainsi que démarre leur enquête et la traque d’un tueur en série inspiré par les annales du Bouddha. L’histoire aborde des thèmes d’identité, d’exploitation et de multiculturalité, avec Lausanne et sa région comme toile de fond.
Morges en tant que visiteur c’était comment ?
C’était la première fois que je venais aux Livres sur les Quais depuis mon retour en Suisse, et c’était vraiment fabuleux ! En plus du cadre magnifique, pouvoir parler en face-à-face à tant d’auteurs est une expérience aussi rare que précieuse. Aussi, pouvoir voir les auteurs et acteurs du monde littéraire suisse-romand que j’ai la chance de connaître depuis que l’aventure de publication a commencé était très chaleureux. Voir mon livre sur le stand de LivreSuisse était un joli bonus !
Comment est venue l’inspiration pour écrire l’histoire de ce roman ?
Mes origines sont la plus grande influence. J’ai grandi à Lausanne, mais j’ai des origines diverses, en particulier chinoises du côté de ma mère. Ce n’est qu’à l’âge adulte que j’ai vraiment découvert cette partie de moi-même en apprenant le mandarin et en vivant ensuite plusieurs années en Chine. J’ai eu la chance de pouvoir voyager dans tout le pays, de voir des lieux incroyables, de rencontrer des personnes de tous horizons, d’apprendre la culture et l’histoire. C’est en partie ces voyages qui m’ont familiarisé avec différentes pratiques tels que le bouddhisme, mais aussi le confucianisme et le taoïsme.
C’est en revenant en Suisse en 2021 que j’ai démarré ce roman policier que j’avais toujours voulu écrire, en synthétisant mes expériences en Asie avec le contexte plus familier de Lausanne. Je voulais écrire une histoire prenante qui mettrait en parallèle ces cultures que je connais intimement, afin d’offrir des perspectives différentes aux lecteurs, qu’ils soient chinois, suisses, lausannois, ou autres.
Est-ce que les personnages de votre livre sont fictifs ou réels ?
Le roman est une fiction aux personnages fictifs. Evidemment, chacun d’entre eux est une synthèse d’éléments empruntés à la réalité. En particulier, la protagoniste Kong Ling intègre des caractéristiques de nombreuses personnes multiculturelles que je connais. Elle incarne une sorte de synthèse de ces personnes qui arrivent en Suisse par hasard, et qui finissent par y vivre suffisamment longtemps pour s’imprégner de la culture locale, sans pour autant perdre celle de leurs origines.
Parlons un peu de vos goûts littéraires
Mon régime littéraire se compose principalement de littérature contemporaine, avec les polars constituant probablement le tiers. Je me mets l’objectif de lire beaucoup et de lire varié, essayant de « battre mon record » chaque année (en véritable geek, je tiens même un tableau Excel où je répertorie tout !). Il y a tellement de livres à lire, et si peu de temps !
Je lis en Français et en Anglais, et j’aime découvrir différents genres. Je me plonge volontiers autant dans la littérature blanche et la non-fiction que le fantastique, la science-fiction et même l’horreur… Plus récemment, j’ai tenté un ouvrage de « romantasy ». Je crois que le genre n’est finalement pas pour moi, mais ma curiosité est satisfaite !
Est-ce que vous vous seriez vu dans un autre style d’écriture que celui actuellement ou pas ?
J’écrivais des histoires policières en 8ème année, donc publier un polar n’est pas une grande surprise ! J’ai toujours aimé concevoir des énigmes et surprendre le lecteur, tout en m’efforçant d’assurer que l’intrigue ne prime pas complètement sur le style. J’espère que ça se ressent dans le Sutra des Damnés.
Cela dit, j’ai aussi écrit des nouvelles qui seraient plutôt considérées de la littérature « blanche ». Je poursuis aussi actuellement des projets de récit non-fictionnels. Comme dans mes lectures, j’aime partir en expédition dans d’autres genres, tout en restant fidèle mes prédilections.
Quelles sont vos influences littéraires ?
Dennis Lehane, depuis que je l’ai découvert quand j’étais encore au gymnase. Sa plume est efficace, lyrique, mélancolique, et ses romans noirs sont toujours ancrés dans un contexte historique et une réalité sociale liés à ses origines bostoniennes. Sinon, John Connolly est un de mes auteurs incontournables. J’adore le mélange des styles du roman noir et policier avec des éléments surnaturels et d’horreur. En général, les auteurs qui mêlent les genres m’attirent beaucoup.
Imaginons un livre à 4 mains. Les vôtres et celles de ?
Ma compagne, probablement, pour écrire un livre de recettes ! Nous aimons tous les deux cuisiner et, surtout, manger (ça se ressent d’ailleurs dans mon roman). Nous avons une collection grandissante de recettes amassées pendant nos voyages, et parlions l’autre jour de les partager ! Un autre projet pour la liste
Votre livre de chevet actuel c’est lequel ?
J’ai toujours 2-3 livres au chevet, afin de répondre aux humeurs du moment. Actuellement ce sont : Tombent les Anges de Marlène Charine, Piranesi de Susanna Clarke, et je m’essaie au genre « Cozy Mystery » avec Les Trois Dahlias, de Katy Watson.
Une île déserte, vous et un seul livre culte, ce serait lequel ?
La Maison des Feuilles de Mark Z. Danielewski. Un livre hyper-original que j’adore, dans lequel j’aimerai me replonger, et dont la densité m’occuperait longtemps !
Votre prochain livre parlera de quoi ?
Je travaille actuellement sur deux projets de roman. Le premier est un polar abordant le shamanisme taoïste. Le second est un thriller hardboiled imbibé d’humour noir qui se déroule à New York, où j’ai aussi habité quelques temps.
Sans l’écriture la vie serait ?
Comme de la neige verglacée, trop froide et difficile à traverser sans être blessé.
Le Sutra des Damnés en 3 mots ?
Polar à lire !
Un grand merci pour cet entretien et belle continuation littéraire
Merci Stéfanie pour cette rencontre et votre intérêt ! Si vos lecteurs sont intéressés, ou veulent en apprendre plus sur mes projets actuels / à venir, ils peuvent visiter mon site web, ou me suivre sur Instagram :
alexandresadeghi.com
@alexandresadeghi