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"La détresse des roses" de Jack Jakoli

Bonjour Jack Jakoli comment allez-vous ? 

Hello à tout le monde, je vais très bien et j’espère que vous aussi.

Parlez-nous de vote nouveau livre, comment est-il né ?   

C’est une question simple et complexe à la fois. Pour faire dans le poétique, je dirais que La Détresse des Roses est née quand je suis arrivé aux homicides en tant qu’enquêteur et a mûri durant des années avant de pouvoir sortir au grand jour. L’élément déclencheur étant un reportage sur Peter Sutcliffe (alias l’éventreur du Yorkshire) où j’ai pu retrouver des similitudes avec les horreurs perpétrées dans ma région il y a 25 ans.

D’où vous est venue l’inspiration pour écrire ce livre ?  

Les inspirations sont diverses mais la principale est ce fait qui m’avait marqué plus jeune et qui avait retourné toute ma région. On venait de découvrir des morceaux de femmes dans des sacs-poubelle. J’avais 16 ans à l’époque et ma mère travaillant à Mons, je craignais chaque jour en allant la rejoindre après les cours qu’elle fasse partie des victimes (n’oublions pas qu’il n’y a pas encore de portable à ce moment-là).

Si on devait définir ce thriller en 3 mots ça donnerait quoi ? 

Femme (avec un grand F), investigation, détresse.

Est-ce que les personnages du livre sont réels ou c’est de la pure fiction ?

Pour ceux qui ne le savent pas, l’histoire est inspirée d’un tueur en série qui a sévi en Belgique dans les années 90. Un tueur qui n’a pas encore été identifié et le dossier est encore en cours. Néanmoins, on en a tellement parlé dans les journaux, les documentaires ou autres que je ne voyais plus l’intérêt de ne parler que de cela.

Je me suis donc inspiré de ce fameux Peter Sutcliffe et de Edmund Kemper, un autre tueur en série mais américain celui-ci, pour créer le monstre de ce roman. Est-ce que l’on peut dire que cela fait de lui un personnage réel ? A vous de me dire…

J’ai également eu l’opportunité de pouvoir y faire figurer des amis et collègues qui ont gentiment accepté que j’utilise leurs noms. Juste pour le clin d’œil et parfois, ils ont la profession décrite.

Toutefois, et même si forcément chaque auteur puise dans son vécu ou dans ce qu’il peut voir dans les médias, dans les faits divers d’ici ou d’ailleurs et d’hier ou d’aujourd’hui (internet est si vaste…); tous les autres personnages sont purement fictifs. C’est également pour cela et par respect aux familles des victimes que j’ai inventé une ville, des noms et des adresses qui n’existent pas.

Pour rappel, La Détresse des Roses est un roman, une fiction et non un document.

Pourquoi avoir écrit cet ouvrage ? 

Je suis flic depuis 22 ans et mon parcours m’a malheureusement montré le côté noir de l’être humain. Homme ou femme, seul ou en groupe, il est capable de bien des horreurs. 

Alors, que l’on prenne la dernière série à la mode, ou n’importe quel article Wikipédia sur un tueur en série, il y a souvent un chiffre exposé tel un score ou une statistique. Preuve que l’on oublie très souvent que ce chiffre signifie des vies. Une chose que l’enquêtrice, le personnage principal du livre, ne perd pas de vue et se permet même de rappeler. 

Elle est motivée par cette envie qui anime chaque enquêteur investiguant dans ce domaine : celle d’apporter des réponses aux familles et celle de permettre aux disparus de reposer en paix.  

Je ne voulais pas d’une histoire uniquement basée sur un tueur, il n’en vaut pas la peine. Et même s’il s’agit un polar/thriller, le livre est dédié à la détresse des victimes (au sens large) et aussi aux enquêteurs de la Crim’, où qu’ils soient.

Dans ce même ordre d’idée, j’ai voulu bousculer un peu le lecteur et le mettre à notre place lorsque nous intervenons, mais également lorsque nous rentrons à la maison. Enquêter également avec les moyens à l’époque tout en tenant compte de ce que j’appelle les entraves à toute enquête judiciaire. D’ailleurs, j’en profite pour vous souhaiter la bienvenue dans nos vies.

Quel est l’élément déclencheur qui vous a donné l’envie de devenir auteur ?  

Une jambe brisée et ainsi l’occasion d’avoir du temps pour me mettre à l’écriture d’une manière plus longue et plus sérieuse. Avant j’écrivais pour moi, des coups de gueule, des réflexions ; là, j’ai eu l’opportunité de penser aux lectrices et lecteurs. 

Vous dans le style hyper romantique ça l’aurait fait ou pas du tout ?  

Autant je me suis étonné à la construction de romans style Fantasy et Deviens le Héros pour la jeunesse, autant je ne me reconnaîtrais pas dans une romance. Mais bon, qui pourrait prédire l’avenir ? Pour le moment, dans le registre « adulte », j’écris du polar/thriller, je ne me sens pas capable d’écrire un autre genre.

Un livre à 4 mains ça se tente ou même pas en rêve ? 

Il faudrait déjà trouver quelqu’un d’aussi timbré que moi et avoir le même timing. Un journée type pour moi, c’est 6 hr – 21 hr avant de pouvoir, enfin et seulement, me poser derrière mon bureau pour écrire. Il vient ensuite quelques heures de sommeil mouvementées avant de recommencer une nouvelle journée. 

Le syndrome de la page blanche on l’a déjà eu ou on ne l’aura jamais ? 

J’ai failli l’avoir avec cette histoire parce qu’en effectuant mes recherches, je me suis rendu compte qu’il y avait déjà énormément de papiers, d’articles détaillés, de forums, des reportages vidéo ou audio et même un film sur le sujet. J’ai mis du temps à trouver un bon angle d’approche et surtout y mélanger plusieurs autres éléments pour ne former qu’un récit. Je n’aime pas ce qui est linéaire et je préfère que le lecteur ne devine pas trop ce qu’il découvrira dans le chapitre suivant.

Votre conseil pour devenir auteur 

Ecrire, écrire et quand on a terminé, on écrit encore. J’apprends tous les jours et j’avoue ne pas me considérer comme un auteur. Je suis bien loin de mes idoles. Transporter le lecteur pour quelques heures, c’est mon unique but. 

Le dernier livre que vous ayez lu c’était quoi ? 

Je suis en train de lire « A Bras Raccourci » de Mark Haskell Smith. Un livre complètement déjanté où l’homme de main d’un cartel perd un bras lors d’un meurtre. Ne pouvant le récupérer, difficile d’effacer les traces après cela.

Le livre qui vous a le plus marqué dans votre vie d’auteur ?  

Si vous voulez parler de l’un des miens, je pense que c’est celui que je suis en train d’écrire…. 

Votre prochain livre, il parlera de quoi ?   

Notamment, parce que rien n’est simple chez moi, de mon vécu en tant que flic à l’anti-banditisme durant les attentats de Paris et de Bruxelles. Ce sera encore et toujours un roman.

On se donne rendez-vous dans 10 ans avec un livre aussi passionnant que celui-ci ?   

En toute honnêteté, je l’espère. Pour moi, pas forcément pour vous. 

Merci beaucoup pour cet entretien et belle continuation littéraire 

C’est moi qui vous remercie. N’oubliez pas de lire, on a qu’une vie pour en vivre plusieurs. Des bises.

 

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