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Bora Bora Dream d'Emilie Boré et Daniel Abimi

 

Bonjour Emilie comment ça va ? 

Mieux que nos personnages…

 

Qui est Emilie Boré en une phrase ?
Une trentenaire comblée à qui l’angoisse laisse de très beaux instants de répits !

 

Parlez–nous de votre nouveau livre Bora Bora Dream coécrit avec Daniel Abimi. Pourquoi l’avoir écrit à quatre mains ?
Au départ, il s’agissait d’une commande faite à Daniel (auteur de deux romans noirs et d’un récit biographique) par Giuseppe Merrone dont la maison d’édition, BSN Press, a lancé en 2017 la collection Uppercut : des microromans (moins de 80 pages) envisagés comme des cartes blanches à des auteurs sur le thème, très large et lâche, du sport.

Etant auteure de livres pour enfants et partageant la même salle de bains que Daniel, ce dernier m’a proposée de me joindre à lui pour l’exercice.

 

Ce livre est vraiment bien. Je l’ai lu d’un trait, j’ai pas décroché. Quel a été l’inspiration pour écrire ce livre ? C’est la vie au fitness ou c’est autre chose ?

Merci ! C’est bien de l’avoir lu d’une traite, c’est ce que nous espérions : c’est rapide et ça doit durer le temps d’un entraînement. Le fitness nous a simplement semblé le sport le moins… « sportif » au sens noble du terme. Le moins « fair-play », le plus artificiel. Comme les personnages qui nous intéressent : un peu monstrueux parce qu’individualistes en diable. Des êtres enfermés, en vase clos, incapables d’imagination. Platement réels, entre sueur et acrylique.

 

Quelle est pour vous la grande différence entre écrire à deux mains et écrire à quatre mains ? Il faut être plus en accord avec les deux autres mains du coup non ?

Alors heureusement, contrairement au piano, nos quatre mains n’ont jamais été en même temps sur le clavier (ce serait effectivement infernal). Nous avons fonctionné à la manière d’un cadavre exquis, mais à l’échelle de chapitres. Je ne dévoilerai bien sûr pas qui a commencé… Toujours est-il que cela nous a permis de garder une part de travail « en solitaire », surtout que nous nous étions promis de ne pas commenter l’écriture en cours et de nous laisser surprendre. Très naturellement, nos styles se sont emboîtés et nous avons eu relativement peu de désaccords.

 

Dites-moi vous étiez à Morges, au Livre sur les Quais, il y a peu de temps de cela ! C’était bien ?

Formidable ! Pour ma part, c’est la première fois que j’étais au rayon « adultes » (et pas jeunesse) et nous avons eu beaucoup de plaisir à dédicacer avec Daniel, à quatre mains encore. Je crois que les gens sont assez intrigués de voir un auteur de fiction à deux têtes.

 

Votre livre de chevet actuel ressemble à …
Une énorme biographie de Rimbaud où une barrette prend la poussière à la page 412 depuis quelques… mois. Sinon, je viens de finir un polar de Rivages/Noir et m’apprête à attaquer la trilogie d’Elena Ferrante. J’ai envie d’être captivée mais ma capacité de concentration diminue avec le temps… Sont-ce les écrans ? L’âge ? L’ambiance fin de siècle ?

 

Le livre que vous avez détesté lire durant votre adolescence

Détesté je ne sais pas, mais je crois que Le Monde de Sophie (LE livre des ados à mon époque) m’avait plutôt laissée de marbre. Trop abstrait pour moi, pas assez « appliqué ».

 

Celui que vous serez capable de relire encore une fois
Le baron perché d’Italo Calvino.

 

La personne que vous aimeriez voir répondre à mes questions
Daniel Abimi !

 

Mer, montagne, ville ou campagne ?

La mer et la campagne, j’en ai bien peur. Faut que ça bouge et que ça se taise.


Thé ou café ?

Depuis que j’ai arrêté de fumer, le café est moins impérieux. Mais c’est un stimulant bien agréable…

 

Le prochain livre d’Emilie Boré il ressemblera à quoi ?
Ni pour les enfants, ni pour les lecteurs de Noir… J’espère un récit un peu plus « documentaire » sur lequel je travaille depuis quelques temps, autour de la vie de ma grand-mère.

 

Eric Emmanuel Schmidt, Alexandre Jolien, ou David Servan-Schreiber ?

Alors côté développement personnel, je serais plutôt Guy de Maupassant, Paul Morand et Sylvain Tesson !

 

Vous sur une île déserte avec 3 objets et un livre. Ça donnerait quoi ?

Si je pars du principe que mon mari est un homme-objet et qu’il prend beaucoup de place dans mon cœur, alors je partirais juste avec lui et La Disparition de Perec (on essaierait de trouver un « e » dedans, ça nous occupera).

 

Si je vous dis « lire c’est rêver les yeux ouverts », vous me dites quoi ?
Que c’est très joli. Et que lire c’est aussi continuer à rêver une fois le livre et les yeux fermés…

 

Trois grands rêves à réaliser dans le monde littéraire

Aller me balader avec Sylvain Tesson, mine de rien.
Lire plus, lire mieux.
Ecrire plus, écrire mieux.

 

S’il y avait une chose à changer dans ce monde d’auteurs ce serait laquelle ?

Que la mode et le marketing ne ternissent pas trop les talents.


Emilie j’ai été ravie de vous avoir interviewée, je vous laisse le mot de la fin !

Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants !

 

Merci beaucoup et belle continuation littéraire

 

Lien pour un résumé du livre et l’achat : https://www.payot.ch/Detail/bora_bora_dream-emilie_bore-9782940516766

 

Crédit photo :  Michel Riedi

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